EDITO
En a peine plus d’1 an, 2 ouvrages de référence sur les communs* sont publiés dont l’un qui titre Le retour des Communs.
Pourquoi ce retour des communs? Est-ce un hasard si la préoccupation autour des communs est de retour dans un monde disloqué qui semble avoir programmé son obsolescence?
Est-ce totalement fortuit si, dans une société régie par les visions à court/moyen terme, dont le sens nous échappe, dans cette société liquide décrite par Z. Bauman, une conscience collective se lève pour préserver les socles de l’humanité.
En 2000, à Cochabamba (Bolivie), la Coordinadora, alliance citoyenne composée de paysans, de citadins, de syndicats miniers… réussit à empêcher la privatisation des ressources en eau, et à s’imposer dans la gestion de ce bien commun.
En 2011, en Italie, suite à un référendum, 26 millions de personnes se prononcent pour que la gestion de l’eau ne soit pas privatisée et soumise aux lois du marché.
A Bologne, à travers la réglementation pour la préservation des communs urbains, la Ville aide les habitants à réaliser des propositions pour améliorer leurs quartiers. Elle encourage ainsi l’implication des habitants, les considérant comme forces de propositions plutôt que comme auditoire pour des concertations descendantes.
L’eau, les zones de pêches, l’énergie, le climat, l’espace public, les savoirs…autant de ressources fondamentales qui posent la question de leur gestion et de leur accès. Finalement que recouvrent les communs? quels enjeux y sont associés? Qu’est-ce qui les caractérisent et à quoi s’opposent-ils? A Marseille quelles sont les ressources et les espaces dont la préservation et l’accessibilité nous semble fondamentale? Quels sont les ingrédients nécessaires à une gestion et donc à une action collective?
Selon Stefano Rodotà, éminent juriste italien, « les biens communs sont tous ceux qui contribuent au libre développement de la personnalité et doivent donc être soustraits à la logique destructrice du profit et du court terme, afin notamment de préserver le monde qu’habiteront les générations futures. »
Du 9 au 22 novembre, témoignages, réflexions et actions, collectifs, philosophes et économistes seront au rendez-vous pour échanger, débattre, proposer… et arpenter Marseille en Communs et en fêtes. (Programme à télécharger sur le site de la plateforme – www.laplateforme.org)
* Commun de Pierre Dardot et Christian Laval (Editions La Decouverte mars 2014), Le retour des Communs, la crise de l’idéologie propriétaire sous la direction de Benjamin Coriat (Editions les liens qui libèrent mai 2015)