Bilan du Temps des Communs à Toulouse

Bilan d’une quinzaine qui a donné à voir la richesse comme la diversité des communs et de leurs acteurs

Avec 32 évènements inscrits à l’agenda du festival et plus d’une quarantaine d’acteurs locaux à s’être mobilisés à un moment ou à un autre, le « Temps des Communs » a donné à voir :

  • Des exemples concrets de que peuvent être à l’échelle d’un territoire local les différentes dimensions des communs, naturels (l’eau, le climat, les énergies renouvelables, le foncier agricole), matériels (jardins partagés, cafés-bricol, tiers-lieux, supermarché coopératif, espace public, livres et objets gratuits) et immatériels (savoirs partagés, domaine public, logiciels libres, Internet citoyen, monnaie complémentaire, création artistique)
  • La diversité des acteurs et des communautés qui portent, font vivre, protègent et développent ces communs dans une ville comme Toulouse :
  • Un numéro spécial du Magazine Friture, intégralement consacré au « temps des Communs », tiré à 800 exemplaires et largement distribué dans le grand sud.
  • L’envie partagée de faire émerger une « assemblée des communs » qui ouvrirait la perspective d’une nouvelle organisation sociale où la société civile trouverait toute sa place, non plus seulement comme faire-valoir démocratique au sein d’instances participatives, mais bien comme acteur central d’un système de gouvernance tripartite : citoyens – pouvoirs publics – entreprises.

 

Cette mobilisation qui a culminé le samedi 10 octobre avec l’organisation d’un événement collectif, le Remix des Arènes, qui a transformé tout au long de la journée une place sans âme en lieu de convivialité et de partage, attirant ainsi l’attention sur les espaces publics en tant que communs d’usage.

Mais le cette journée aux Arènes a aussi permis d’éprouver le potentiel de mobilisation collective des acteurs des communs. Un événement auto-organisé par le collectif informel du temps des Communs à Toulouse, sans financements ni portage institutionnel, qui a réussi le pari de déployer un ensemble de propositions interactives :

  • Les « petites fabriques d’urbanité » et les porteurs de paroles (Solidarité Villes, Le Temps d’Agir) qui ont permis d’engager le dialogue avec les usagers du lieu et les habitants du quartier, avec pour résultat une représentation partagée du croisement de la diversité des regards ainsi que des enjeux de la réappropriation citoyenne de l’espace publique.
  • Les « nacelles dans la ville » avec la toute première mise en œuvre d’un concept innovant qui permet de créer des espaces d’échanges et de débats privilégiés dans l’espace public. Conçue et réalisée pour le Remix par l’équipe « Nacelles0.2 », cette première nacelle a notamment servi de cadre au lancement officiel de « Trade-School Toulouse » (école participative et collaborative basée sur l’échange de savoirs), à des débats sur le concept d’Eco Industrie Locale, à une rencontre avec le Défi Locacité (concours entrepreneurial pour les étudiants toulousains) ainsi qu’à des échanges sur la démocratie participative avec Solidarités-Villes.
  • Un espace de gratuité avec « boîtes à dons » et « boîtes à livres » qui suscité un réel engouement de la part des usagers du site des Arènes qui découvraient la gratuité, une notion si difficile à comprendre dans une société conditionnée par le Marché.
  • Un espace du Domaine Public animé par SavoirsCom1, où il était possible de télécharger des œuvres du Domaine Public (dont le Journal d’Anne Franck, menacé d’une nouvelle enclosure) sur son Smartphone à partir d’un nano-ordinateur Raspberry équipé d’une antenne Wi-Fi.
  • Un espace « spectacle vivant » avec une représentation poétique d’un théâtre d’ombres par la compagnie Lovena et un spectacle de marionnettes (monté et joué par les habitants de l’association de quartier) militant pour la réouverture du guichet SNCF de la gare des Arènes
  • Un vélo relié à un alternateur pour fabriquer l’énergie nécessaire à l’éclairage du théâtre d’ombres et au nano ordinateur pour le Domaine Public.

 

Enfin pour clôturer cette journée, une table ronde introduite à distance par Michel Bauwens a permis dans un premier temps :

Puis dans un deuxième temps d’engager un débat avec plus d’une cinquantaine de participant-es sur la perspective de créer à Toulouse une assemblée et une chambre des communs.

L’expérience de l’organisation du festival et de la journée du 10 octobre vécue par les acteurs toulousains des communs, a montré la richesse et l’intérêt de les faire se rencontrer et coopérer.

La thématique des communs constitue un lien transversal, véritable potentiel de décloisonnement des secteurs de l’économie sociale et solidaire, de la transition écologique, de l’entrepreneuriat social, de l’économie collaborative, des savoirs partagés, du libre et de l’open-source qui fonctionnent encore parfois un peu trop en silos.

Une assemblée des communs et son articulation avec une chambre des communs permettraient de faire vivre cette transversalité et la complémentarité des approches.

Sa constitution pourra être lancée dès le mois de novembre, à l’occasion de la réunion de bilan du festival.

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Vous avez à tout moment la possibilité de proposer un article, qu’il traite d’un sujet de fond en lien avec les communs ou qu’il donne à voir une action que vous avez menée dans le cadre du festival !